Laboratoire et processus / Les Territoires et Frontières intérieures // Voyage au coeur de l’être.
Les Images mentales ( dont les rêves ), la Transe ( Gnawa du Maroc) et la « Folie »
Liens qui les tissent / Portes qu’elles incarnent / Immersion et perception du réel .
De 2006 à nos jours
Glaner les rêves / S’y confronter / Les récolter / Les collectionner/ Les observer/ rencontrer l’autre / s’approprier / Oublier le scénario / Oublier l’analyse / Choisir un rêve / choisir une image du rêve / L’extraire / L’observer, entrer dans sa matière/ la mettre en scène dans une réalité performé et pensé / Penser le mouvement, le rythme / Le mettre en place / Faire renaitre le rêve.
Ainsi à commencé mon travail de recherche autour du rêve et de l’image mentale. 9 rêves / 9 performances construites à partir des rêves nocturnes des autres. 9 rêves emprunté aux rêveurs un instant.
Le rêve est un exutoire nécessaire. Il est là pour nous décharger, Il est une porte vers la libération, une résilience nocturne. Une porte, un autre monde invisible.Il s’agissait d’abord de le rendre visible. Quand est il des autres images mentales ? de nos territoires intérieurs, de nos frontières ? Mon travail de plasticienne se penche sur ces cartographies, ceux des autres, les miennes. Mon questionnement s’est d’abords ouvert aux rêves puis tend vite vers les autres images mentales, je veux créer une possible immersion intérieure, mettre en avant et questionner la résonances des images .
La performance ne suffit plus et c’est donc par le cinema que le chemin expérientiel continu .
LILA ( mon film) permettra de témoigner de la rythmique propre au rêve, d’y questionner ses déplacements et ses sursauts et rendra compte d’un long processus de mes expérimentations et questionnements.
En effet, pour ce faire, je deviens mon propre cobaye. J’écris mes rêves, je plonge dans leur couleurs, leur sensations et prend l’habitude d’y entrer parfois presque en conscience. Je m’ouvre également aux autres images mentale intérieures: flashs, souvenirs, projections, visions, perceptions, intuitions. Mon travail devient expérience. Je cherche et questionne leurs rythmiques intérieures . Je m’observe, me questionne, entre dans mon théâtre d’images. J’apprend à entrer en moi comme on entrerai dans une salle de cinema. Je parcours, j’’écris, me confronte à mes images. Je comprend que pour se faire il faut que je soit honnête que je n’interprète pas. Je dois les lire c’est tout, sans peur, sans ego. Je relève aussi mes propres images poétiques, mes images construites, imagées, sublimées, poétisée et aussi mes images sonores. Celle qui surgisse de l’autre, ou de mon rapport au monde.
Je vais donc à travers la performance et le film expérimenter le déplacement des images pour questionner l’image action et l’image réel / fiction .
La transe et le procédé d’expérimentation de celui s’imposera à moi. LILA me mènera au Gnawa du Maroc et aux cérémonies de Transe ( les lilas ). J’observe la circulation des images, les rythmes de transe, mes rythmes intérieures. J’interroge leur liens, je pense au malade en HP de Marseille ou j’ai travaillé. Je vois les mêmes mouvements. Transe / Folie. J’interroge le rythme comme dans mes performances, la transe gnawa confirme. La répétition incarne, la répétition donne accès à quelque chose. Le mouvement est une clef, l’émotion est mouvement ( e-movere). Elle permet. Elle donne indice. La triangulation / REVE TRANSE FOLIE devient une part de notre territoire intérieur. Je l’explore. J’expérimente en pratique, artistiquement , théoriquement, poétiquement. Pour explorer il faut continuer à regarder avec humilité , honneteté, observer chaque chose dans sa substance puis entrer dans le son des Gnawa, habiter l’instrument, être le métal, devenir la corde du Guembri.Répéter le geste, comprendre la transe, la vivre. Il est primordiale de entrer dans l’instant, de s’y glisser. Je me rapproche du processus que JUNG appelle processus d’individuation, ou ce que les soufi appel Tariqa ( le chemin, la voie) . J’entre en Transe à Essaouira, le rêve est un territoire , la transe en est un autre. Mais de tout cela surgis toujours la poésie. De l’image-instant, de la transmission naitra LAHDHA ( l’instant ). Quand l’instant fait surgir le réel, il nous rapproche peut être du sacré et donc de nous même. Il rend compte de tout ce processus d’individuation imagé à travers l’histoire d’un homme : Imad poète soufi.
La photographie devient elle, témoin, l’image fixe me permet de saisir l’insaisissable, fixer le mouvement pur, l’isoler pour en montrer sa préciosité.
Je cherche à questionner et à ouvrir le champs des possibles. Je tente de créer des espaces ou l’émergence poétique pourra se faire, ou l’intuition de l’instant pourra naitre, ou le temps pourra peut être changer et l’espace s’étirer. Transposer le «rêve dans le réel » c’’est donner vie à nos utopies et à nos poésie intérieures . Transposer nos utopies dans le réel c’est les transformer en réalité. S’établir à prendre soin de l’instant, à le travailler comme on travaille un ouvrage c’est peut être faire survivre la beauté et nos images intérieures sont peut être là pour nous le révéler. Pour se faire dans la continuité de mon travail je tente de créer ces espaces par un parcours poétique de 7 lieux (cieux) où LAHDHA circulera ,une constellation autour du film crée pendant le confinement sera présenté. une performance nommé (RE) LIER se réalisera et 11 tableaux performatif improvisé tenterons eux aussi de faire naitre ces possibles .
Amandine FERRANDO